Niger : la junte au pouvoir vient d’asséner un coup sévère aux intérêts de la France

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Dans un geste lourd de conséquences, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au Niger vient d’asséner un coup sévère aux intérêts de la France dans le pays sahélien concernant l’uranium.

Le gouvernement nigérien a officiellement retiré le permis d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren à la société française Orano, marquant ainsi un tournant décisif dans les relations franco-nigériennes.

Cette décision, annoncée ce jeudi 20 juin 2024, s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Niamey et Paris depuis l’arrivée au pouvoir des militaires en juillet 2023.

Le rejet du plan de développement proposé par Orano pour le gisement d’Imouraren, l’un des plus importants au monde avec des réserves estimées à 200 000 tonnes, témoigne de la volonté du Niger de redéfinir ses partenariats stratégiques.

Le timing de cette annonce est particulièrement révélateur. Alors qu’Orano venait tout juste d’annoncer la reprise du développement du site après près d’une décennie de suspension, cette révocation du permis souligne la détermination du CNSP à réduire l’influence française dans le secteur minier nigérien.

Les rumeurs de négociations avec ROSATOM, le géant nucléaire russe, pour la réattribution des actifs d’uranium, prennent désormais une nouvelle dimension.

Ce revirement stratégique du Niger pourrait avoir des répercussions significatives sur l’approvisionnement en uranium de la France.

Jusqu’à présent, Orano, à travers son exploitation de la mine de Somaïr, contribuait à environ 15% des besoins français en uranium.

La perte du gisement d’Imouraren, conjuguée à l’incertitude planant sur les autres actifs d’Orano dans le pays, pourrait contraindre Paris à revoir sa stratégie d’approvisionnement énergétique.

Au-delà des enjeux économiques, cette décision symbolise un changement profond dans l’échiquier géopolitique sahélien.

Le Niger, en s’éloignant de son ancien colonisateur pour se rapprocher de la Russie, redessine les contours de son influence régionale.

Ce mouvement s’inscrit dans une tendance plus large observée dans plusieurs pays africains, où la présence française est de plus en plus contestée.

Alors que le monde assiste à une résurgence de l’intérêt pour l’énergie nucléaire, la question de l’accès aux ressources uranifères devient cruciale.

Dans ce contexte, la décision du Niger pourrait avoir des répercussions bien au-delà de ses frontières, influençant potentiellement les stratégies énergétiques et diplomatiques à l’échelle mondiale.

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