Pour décrocher l’or olympique, la Chine adopte une stratégie unique

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Dernière respiration avant un saut de 10 mètres de haut : dans une piscine de Pékin, des athlètes en herbe âgés pour certains de seulement sept ans, se rêvent déjà en futurs champions olympiques de plongeon.

La Chine, qui excelle dans cette discipline, a remporté huit médailles d’or sur huit possibles aux JO-2024, un record pour une équipe aux Jeux olympiques.

Dans un pays qui cultive dès le plus jeune âge l’esprit de compétition, cette performance a de quoi susciter des vocations.

En position verticale à plusieurs mètres de hauteur, les bras étirés, des enfants concentrés comme pour un examen se jettent à tour de rôle à l’eau depuis un plongeoir.

Les plus intrépides se risquent à un salto avant. D’autres se lancent dans le vide en arrière, la tête la première.

A Pékin, l’école de sport Muxiyuan forme les sportifs chinois de demain qui espèrent un jour briller pour leur pays.

L’établissement, qui dispose d’installations pour plusieurs disciplines, est l’un des plus réputés du pays pour le plongeon.

Vacances studieuses

Parmi les graines de champions rencontrées au bord de l’eau par l’AFP figure Zhang Jiarui, 12 ans.

« J’étais un peu méchante quand j’étais petite et mes parents m’ont mise à la gymnastique », se souvient l’adolescente, qui dit avoir eu le coup de foudre pour le plongeon en 2021 lors des Jeux de Tokyo au Japon.

« En voyant à la télé l’équipe chinoise monter sur la plus haute marche du podium […] j’ai décidé de tenter ma chance », sourit Zhang Jiarui, en référence au titre olympique remporté par le plongeur Cao Yuan.

Alors que la plupart des élèves de son âge sont en vacances d’été, elle et ses camarades s’entraînent plus de sept heures par jour. Les meilleurs représenteront l’équipe nationale.

Le reste de l’année, « on va à l’école le matin et on s’entraîne l’après-midi », souligne Jiarui. « On doit donc travailler plus dur ».

Non loin, l’entraîneur Cao Ke s’occupe d’un groupe dont la moyenne d’âge est de neuf ans et tente d’identifier de potentiels futurs médaillés.

« Nous recherchons avant tout des qualités innées telles que la force […] et l’aisance dans l’eau », indique-t-il à l’AFP, mais « l’attitude à l’entraînement et la compétitivité » sont également indispensables.

« Pas de secret »

Piquets, sauts périlleux… rien n’échappe au regard aguerri de Cao Ke qui commente les performances de son groupe au bord du bassin.

« Tu te penches un peu trop en arrière », fait-il remarquer à une jeune fille qui s’entraîne à plonger en arrière.

Lorsque les champions en herbe ne sont pas dans l’eau, ils perfectionnent leurs mouvements dans une salle de sport équipée de trampolines, matelas et harnais de sécurité pour s’exercer dans les airs.

« Il n’y a pas de secret. C’est uniquement grâce au travail acharné » que l’équipe de Chine pourra rester compétitive, souligne Cao Ke.

« Il faut du temps pour affiner chaque mouvement à la perfection », insiste l’entraîneur, qui indique n’avoir d’autre choix pour parvenir à ses fins que d’écarter les élèves qui n’auront pas le niveau.

Cette discipline de fer fait la force de l’équipe de Chine, selon Ma Jin, un entraîneur chinois qui encadre à présent la sélection mexicaine de plongeon.

« En Chine, les plongeurs s’entraînent dès l’âge de cinq ou six ans », contrairement à ceux à l’étranger qui « ne font que jouer » à cet âge, souligne-t-il à l’AFP.

« Apporter la gloire »

Quan Hongchan, qui a remporté deux médailles d’or à Paris et une à Tokyo alors qu’elle n’avait que 14 ans, a commencé à plonger dès l’âge de sept ans.

Pour décrocher l’or olympique en plongeon, la Chine ne lésine pas sur les moyens.

L’école Muxiyuan, par exemple, emploie des chefs spécialisés pour préparer les repas des jeunes athlètes.

Le yaourt qui leur est servi est produit exclusivement pour eux et ne se vend pas dans le commerce, d’après un entraîneur qui souhaite garder l’anonymat.

Les coachs sont aussi « pour la plupart des plongeurs de haut niveau », ce qui est un atout indéniable pour les compétitions internationales, selon Li Hongping, un ancien plongeur de l’équipe nationale.

Pour Zhang Jiarui, la championne en devenir, l’objectif est on ne peut plus clair : monter sur le podium olympique pour « apporter la gloire » à la Chine.

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