Lors d’une conférence à Hong Kong, mardi 20 août, un haut responsable du Parti communiste chinois a indiqué que Pékin est confiante dans le fait qu’il y aura une « réunification complète » avec Taïwan. Shi Taifeng a souligné que le cadre « un pays, deux systèmes », mis en place à Hong Kong, constituait un modèle clé susceptible d’influencer l’avenir de Taïwan. « L’autoritarisme croissant de la Chine ne s’arrêtera pas à Taïwan », avertit le président taïwanais Lai Ching-te.
« Nous devrions nous donner la main et exploiter pleinement les avantages uniques de Hong Kong, de Macao et des Chinois d’outre-mer pour relier les deux rives du détroit de Taïwan », a déclaré Shi Taifeng, qui dirige le département du travail du Front uni de Pékin.
La rhétorique n’est pas nouvelle. Mais en présentant Hong Kong comme un modèle de réussite, la Chine tente de se réapproprier un récit et de persuader – aussi bien au niveau national qu’international – que son approche est la meilleure pour Taïwan, souligne notre correspondante à Pékin, Clea Broadhurst.
Le président taïwanais Lai Ching-te a réagi, dès mercredi 21 août, lors du forum annuel Ketagalan sur « la sécurité indo-pacifique » à Taipei : il a prévenu que « l’autoritarisme croissant de la Chine ne s’arrêtera pas à l’île ». « La Chine a l’intention de modifier l’ordre international fondé sur des règles. C’est pourquoi les pays démocratiques doivent s’unir et prendre des mesures concrètes. Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons freiner l’expansion de l’autoritarisme », a-t-il poursuivi. Ce message rappelle en effet à Taïwan, mais aussi aux États-Unis et à leurs alliés, que la Chine reste attachée à la réunification selon ses propres conditions, ce qui risque d’accroître les tensions régionales.
Pour Pékin, il s’agit de montrer sa détermination à ses interlocuteurs nationaux et internationaux. La mention de Hong Kong dans le contexte de Taïwan sert d’avertissement pour montrer que Pékin prend au sérieux ses objectifs de réunification.
La Chine revendique Taïwan, qui dispose de son propre gouvernement, de sa propre armée et de sa propre monnaie, comme étant l’une de ses provinces et a averti qu’elle ne renoncerait jamais à l’usage de la force pour placer cette île sous son contrôle.
Lai Ching-te est d’ailleurs considéré comme un « dangereux séparatiste » par la Chine en raison de sa ferme politique en faveur de la souveraineté de Taïwan. Ces dernières années, Pékin a intensifié ses pressions militaires et politiques sur l’île, et organisé des exercices militaires. Quelques jours après l’investiture de Lai Ching-te, en mai 2024, Pékin a encerclé Taïwan avec des avions de chasse et des navires de guerre. La communauté internationale a les yeux rivés sur Taïwan et n’oublie pas son importance stratégique, surtout dans le contexte des relations entre les États-Unis et la Chine.