A la faveur d’une interview accordée à votre journal international L’ACTUALITE, la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Famille des Seychelles, Marie-Céline Zialor, a fait le point de la participation de son pays aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Ce fut l’occasion pour l’autorité ministérielle d’évoquer les inégalités qui existent entre le sport masculin et le sport féminin. Dans la même veine, a-t-elle évoqué les actions menées pour la promotion de la pratique du sport chez les femmes et les jeunes filles dans son pays et en dehors.
Lire ci-dessous, l’intégralité de son interview :
- Faites-nous un bilan de la participation de votre pays aux Jeux Olympiques Paris 2024?
Les Seychelles ont participé aux jeux olympiques avec 3 athlètes, par invitation. On peut citer à ce titre : les nageurs Khema Elisabeth, Simon Bachmaan et le sprinter Dylan Sicobo. On attendait encore des invitations en judo et en canoë, mais qui n’est malheureusement pas arrivées. C’était la première participation de Khema et Dylan. Quant à Simon Bachmann, il était à Tokyo en 2020.
- Que pensez-vous de la performance des athlètes ?
Pour être franche et réaliste, on n’attendait pas des médailles mais plutôt des améliorations des performances et acquérir des expériences afin d’améliorer. Je reste très positive qu’on fera mieux prochainement.
- Êtes-vous satisfaite de l’ambiance pendant les JO ?
J’étais présente à la cérémonie d’ouverture des jeux et je l’ai trouvé vraiment impressionnante. J’étais vraiment émerveillée. C’était une cérémonie qui restera à jamais gravée dans l’histoire non seulement des jeux mais aussi de la France.
D’avoir faire la cérémonie sur la seine était une bonne idée, puisque c’est bien de profiter pendant un jeu pour montrer vos atouts, monuments historiques. Montrer la ville de Paris, dans le stade comme se font tous les jeux, vous n’aurez pas la chance de faire tout cela. Le monde entier vous regarde alors bien sûre pourquoi ne pas montrer tout ce qu’on a dans une cérémonie d’ouverture. C’est aussi faire du marketing dès le premier jour. En voyant tout cela, ça m‘a donné l’envie de visiter. Je pense alors que cette stratégie de faire la cérémonie d’ouverture en dehors du stade, ça a marché.
Je suis resté encore deux jours pour supporter les athlètes. A cet effet, j’ai visité le village des jeux, et la délégation seychelloise. J’étais vraiment satisfaite. Tout s’est bien passé et il y avait une ambiance positive parmi les athlètes. Le niveau était bon lors de ces jeux, j’ai hâte maintenant de voir les jeux en 2028.
De retour au pays, j’ai continué à suivre les jeux et je l’ai trouvé très intéressant.
Ils ont su mettre en valeur les infrastructures impressionnantes avec en arrière-plan la Tour Eiffel pendant le Beach Volley. J’ai été aussi touché par les niveaux des athlètes dans les différentes disciplines sportives. Les petits États comme les Seychelles ont su marquer par leurs empreintes les Jeux Olympiques.
Cela nous motive davantage et nous démontre qu’avec un peu de travail nous ferons mieux en 2028.
- Sur un autre volet, que faites-vous pour la promotion de la pratique du sport chez les femmes et les jeunes filles dans votre pays et en dehors ?
Afin de les encourager, je participe moi-même aux activités sportives et j’encourage aussi les femmes à participer avec moi. On a un bon groupe chaque semaine.
En dehors des Seychelles, à chaque occasion que j’ai, je parle de l’émancipation des femmes dans tous les domaines, non seulement dans le sport mais étant Ministre du Sport, j’insiste beaucoup de ce côté. Par exemple, je propose des exercices comme solution pour les problèmes de la santé, surtout l’obésité et aussi les problèmes mentaux avec une augmentation dans le nombres de cas.
On a aussi, au sein du Conseil Nationale des Sports, une représentante femme qui est membre de l’organisation locale des promotions des femmes en sport et par cela on assure nous aussi sur l’égalité des femmes dans le sport.
Dans cette perspective, le Ministère des Sports travaille en collaboration avec cette organisation afin de les aider à réaliser leurs projets.
L’aide financier qui vient du gouvernment aux femmes est aussi comme une indemnité qui leur est accordée pour qu’elles puissent pratiquer le sport même quand elles sont absentes des competitions internationales. Il faut souligner que la plupart des récipiendaires de ce fonds sont des femmes.
En ce qui concerne les disciplines sportives, on a des équipes féminines dans tous les sports sauf le rugby. On a aussi des grands succès avec les équipes féminines, juste pour citer quelques-unes : à quatre reprises consécutives, notre équipe nationale de volleyball féminin a été couronnée championne. On a aussi une première médaille de bronze en boxe par une dame lors d’une compétition internationale au niveau de l’Afrique. Notre équipe nationale du football féminin participe aussi dans des compétitions internationale de la FIFA.
- Aux Seychelles, la politique sportive encourage fortement la participation féminine dans tous les sports et activités de loisir, dites-nous un peu plus sur les efforts de votre gouvernement
Actuellement, on travaille sur la révision de la politique sportive stratégie 2020-2024 dans laquelle était bien précisée comme priorité nationale du sport : la participation des femmes en sport. On est encore en train de collecter les informations et la priorité reste la participation des femmes au sport.
- Diriez-vous que vos athlètes féminins, de par leurs prestations tant au niveau national qu’international, sont des modèles et ambassadrices parfaites pour leurs compatriotes et pour votre pays ?
Les jeunes athlètes et ceux qui ne sont pas des athlètes sont inspirés par les femmes qui pratiquent le sport de haut niveau. Elles donnent bien de bonnes exemples aux autres. Et on les encouragent aussi à être des modèles en public.
Les athlètes féminines montre l’exemple à travers des actes de charité, militent pour une bonne cause, et elles sont sollicitées par des entreprises qui voient en elles des modèles.
- Existe-t-il encore des inégalités entre le sport masculin et le sport féminin ?
Malgré qu’on essaie de combler ce gap, les inégalités existent toujours. La bonne nouvelle, nous avons, lors des Jeux Olympiques de Paris, assuré un équilibre parfait entre les hommes et les femmes qui ont pris part aux jeux. C’est déjà un très bon début. Nous espérons que la dynamique va se poursuivre au niveau de toutes les disciplines sportives. Les femmes ont droit de participer aux activités sportives de leurs choix aussi bien que les hommes.
- Votre mot de la fin svp madame la ministre?
L’inclusion, la diversité, le respect des autres, les valeurs olympique étaient bien présents et je rêve de voir cela se manifester un peu plus souvent dans le monde. Le monde avait justement besoin de voir une telle manifestation positive.
Je souhaite aussi passer par ce canal pour souhaiter une bonne préparation pour les jeux de Los Angeles qui auront lieu en 2028. Les Seychelles seront présents encore cette fois-ci avec plus de participants. Notre but reste toujours d’avoir cette premiere médaille olympique et nous travaillons pour atteindre ce but.
Informations supplémentaires
Dylan est actuellement au Sénégal où il suit des cours d’athletisme professionnel, un don de la CONFEJES.
Khema Elisabeth 50m free style, a un temps de 28:18, son PB est a 27:81.
Simon Bachmann 200m individual medley PB 2:05:95 mais au JO de Paris 2024, il l’a fait à 2:06:48
