Bénin : Césaire Kakpo invite les Béninois à renouveler leur confiance à Patrice Talon après 2026

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Nécessité de maintenir la dynamique

Son conseil à la jeunesse pour exploiter la vallée de l’Ouémé

 Par Magloire Dato, depuis la France

Le 6 avril 2016, lors de la prise de pouvoir de Patrice Talon succédant à Thomas Boni Yayi, des millions de Béninois étaient convaincus d’être à l’aube d’une nouvelle ère, censée refaçonner le paysage socio-économique de leur pays. Après neuf années de gouvernance, il va sans dire que l’impact de l’ancien magnat du coton dans les secteurs de l’économie, du social, de l’infrastructure, de l’agriculture, du tourisme, de l’éducation, ect… est réel.

C’est l’essentiel à retenir de l’entretien de Césaire Kakpo qui s’est prononcé sur la gouvernance de Patrice Talon depuis son avènement au pouvoir.

Confronté dès son investiture à une situation socio-économique délicate, Patrice Talon a pris le temps d’établir un diagnostic avant d’élaborer le Programme d’actions du gouvernement (PAG), soit un ensemble de 77 réformes prioritaires et de 45 projets phares, bâti autour de sept axes stratégiques, pour relever trois défis : la consolidation de la démocratie, de l’État de droit et de la bonne gouvernance ; la transformation structurelle de l’économie ; l’amélioration des conditions de vie des populations.

Dans un franc parlé qu’on lui reconnait dans le monde des affaires, Césaire Kakpo a dit tout le bien qu’il pensait du régime de la rupture en insistant sur la nécessité de maintenir la dynamique en cours.

Le style de Patrice Talon peut parfois paraître brutal, mais nombre de Béninois semblent désormais de plus en plus nombreux à être convaincus que cette méthode, toute impopulaire qu’elle est, est indispensable pour changer le pays en profondeur.

Sur le plan économique, Césaire Kakpo est formel : le bilan du président Patrice Talon est plutôt reluisant. A l’en croire, grâce à un plan ambitieux de développement que sert une politique rigoureuse de gestion des finances publiques, l’actuel locataire de la Marina a obtenu des résultats macroéconomiques solides.

Pêle-mêle, il évoque les secteurs qui ont été les plus touchés positivement pas l’empreinte du réformateur.

Dans le cadre de sa stratégie d’amélioration des performances du secteur énergétique, le gouvernement a consacré 10 % de ses projets prioritaires au renforcement de la capacité de production électrique du pays. Entre 2016 et 2024, la capacité propre de production d’électricité du Bénin est passée de 0 Mégawatt (MW) à au moins 180 MW.

A ces investissements infrastructurels se sont ajoutés des réformes drastiques qui ont permis non seulement d’améliorer le climat des affaires dans le pays, mais également de renforcer la performance de plusieurs entreprises publiques. Grâce à une stratégie accrue d’investissements dans le secteur du numérique afin de stimuler l’entrepreneuriat, le Bénin est devenu l’un des premiers pays au monde (avec l’Estonie) où la création d’entreprises est la plus rapide. Selon le dernier classement Doing Business, le pays occupe la 149e place sur 190 pays, mais ses performances en matière d’amélioration du climat des affaires ont connu d’énormes progrès.

« Depuis 2016 qu’il a pris les rênes du pays, le Chef de l’État a émerveillé plus d’un, dans la réalisation des infrastructures routières. Du projet d’asphaltage à d’autres grandes réalisations, le Chef de l’État et ses collaborateurs ne laissent rien leur échapper quant à l’attrait, l’étendue, voire la qualité des routes. À l’instar de toute cette constatation, rien à dire également pour leur éclairage. Avec des lampadaires solaires rangés de part et d’autre le long de ces nouvelles réalisations, le régime actuel ne démérite pas à ce niveau », a-t-il expliqué.

Pour lui, ces progrès réalisés suffisent pour reconduire Patrice Talon dans ses fonctions après 2026. Le hic, c’est que Patrice Talon aura épuisé ses deux mandats à la tête du Bénin et sans toucher à la constitution, il ne pourrait briguer un autre mandat.

Il n’y a pas de problème sans solution. Pour cela, Césaire Kakpo a laissé entendre qu’il faudra trouver les voies et moyens pour maintenir la dynamique Talon. « Le développement, c’est maintenant », a-t-il martelé.

A l’en croire, le président Talon n’a pas été long à imprimer sa marque et à imposer un nouveau style de gouvernance. L’homme se montre peu sur le devant de la scène, ses discours se font rares. Aussi, pour des Béninois habitués ces dernières années à l’hyperprésidence de son prédécesseur, c’est une véritable révolution de palais.

D’après Césaire Kakpo, Patrice Talon a compris que pour mettre définitivement le Bénin sur l’orbite de développement, il lui faut mener des réformes courageuses. « C’est la seule condition pour que dans quelques années, le Bénin soit comparé aux grands pays du monde », a-t-il déclaré.

Nécessité d’exploiter la vallée de l’Ouémé

L’un des points d’ombre du bilan du président Patrice Talon est la très faible diversification de l’économie. Bien que les différents chantiers infrastructurels aient soutenu la croissance, l’économie reste fortement tributaire des exportations de coton. Cela, malgré l’adoption en 2017, d’un Plan stratégique de développement du secteur agricole s’étalant sur la période 2017-2025.

L’économie est confrontée à un déclin tendanciel de la productivité globale des facteurs dans l’agriculture. La productivité agricole reste faible et la structure industrielle repose sur les industries agroalimentaires, manufacturières, les bâtiments et travaux publics.

Partant du constat que la vallée de l’Ouémé, qui est une des vallées les plus riches au monde, est inexploitée. « Ceux qui doivent s’adonner à l’agriculture migrent vers la ville et veulent tous s’asseoir dans des bureaux », a-t-il déploré.

Pour lui, il est impérieux que les Béninois retournent vers la terre car pour lui, elle ne ment jamais.

Mieux, il estime qu’avec les infrastructures mises en place notamment le projet de la route des pêches, ce sont des milliers d’emplois qui seront créés au grand bonheur de le jeunesse béninoise.

On l’aura compris : Patrice Talon applique depuis plusieurs années « sa » méthode afin de redresser le pays, malgré les contestations. Ses mots, savamment choisis, empruntent beaucoup au répertoire du new public management : vision, objectifs, stratégie, réforme, résultat… Une ritournelle inspirée du vocabulaire du secteur privé, au nom d’un rêve, répété à l’envi, celui d’un « grand dessein pour le Bénin ».

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