La Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’Ouest, voit l’influence de la Chine grandir encore sur son secteur de l’or.
En effet, alors que la Chine ne représentait que 5 % des investissements directs étrangers en Côte d’Ivoire en 2023, sa présence dans le secteur de l’or s’intensifie de manière significative.
Le récent symposium international sur la prospection minière à Chengdu, qui s’est tenu mi-novembre 2024, en a donné une belle illustration.
La participation d’Aurum Resources, une junior minière australienne active dans l’exploration aurifère en Côte d’Ivoire, témoigne de l’attraction croissante qu’exerce la Chine sur les acteurs du secteur.
Cette présence, la troisième de l’année pour Aurum dans une conférence minière chinoise, n’est pas anodine : la société compte déjà plusieurs investisseurs chinois majeurs, dont Caigen Wang et Zhaojin Mining.
L’année 2024 marque un tournant avec deux investissements chinois majeurs dans l’or ivoirien.
Zhaojin Mining a fait une entrée remarquée en acquérant Tietto Minerals pour plus de 400 millions de dollars, s’appropriant ainsi la mine d’Abujar, capable de produire annuellement 200 000 onces d’or.
Dans son sillage, Zijin Mining a injecté plus de 40 millions de dollars dans Montage Gold en juillet, participant ainsi au développement du projet Koné, destiné à devenir la plus importante mine d’or du pays avec une production annuelle prévue de plus de 300 000 onces.
Notons que cette offensive chinoise s’inscrit dans une stratégie plus large d’investissement dans l’or africain, comme en témoignent les acquisitions similaires au Ghana et en Namibie.
L’attrait pour la Côte d’Ivoire n’est pas le fruit du hasard : le pays a vu sa production aurifère plus que doubler en cinq ans, passant de 24,5 tonnes en 2018 à 51 tonnes en 2023, avec un potentiel estimé à 600 tonnes selon les autorités.
Toutefois, le secteur aurifère ivoirien reste dominé par les acteurs traditionnels occidentaux.
Des géants comme Barrick Gold, Perseus Mining, Allied Gold, Fortuna Mining et Endeavour Mining, basés au Canada, au Royaume-Uni et en Australie, maintiennent leur prépondérance.
Mais jusqu’à quand ? La montée en puissance des investisseurs chinois, combinée à leur capacité financière et leur vision long terme, pourrait bien redessiner le paysage minier ivoirien dans les années à venir.