Après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la CEDEAO vit…

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Le 6 juillet 2024, à Niamey, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont acté la naissance de l’Alliance des États du Sahel, après leur retrait de la CEDEAO.

 Il s’agit là du coup de grâce pour l’organisation régionale ouest-africaine.

A défaut de l’emporter sur le front de la lutte contre l’insécurité et celui de la restauration de la démocratie, les trois pays membres de l’AES ont usé d’une stratégie de chantage qui se révèle aujourd’hui payante.

Attaques, condamnations et moqueries

Mais comment la CEDEAO est-elle tombée si bas ? Comme beaucoup, les dirigeants ont été pris dans la nasse d’une subtile mais savante manipulation tout aussi populiste que bruyante. D’autant plus bruyante qu’elle s’est servie des réseaux sociaux.

Les choses ont commencé par une attaque contre les sanctions prises par la CEDEAO envers des pays ayant enregistré des coups d’État (Mali, Niger, Burkina Faso).

Bien sûr, quelques-unes de ces sanctions étaient peut-être disproportionnées, voire illégales dans certains cas. Mais, de là à les flétrir toutes, il y avait un pas que certains n’ont pas hésité à franchir.

De partout s’élevaient des attaques, des condamnations et des moqueries contre la CEDEAO, décrite comme un appendice de la France néocoloniale. Au point que même des intellectuels de renom ont commencé à reprendre à leur compte le discours contre le “tout sanctions”. Des intellectuels se lestant de la lucidité qui aurait pu pourtant leur rappeler que toutes les organisations reposent sur des règles dont la violation entraîne naturellement des sanctions. Y compris l’AES en gestation.

Dans un contexte de propagande tous azimuts, cette nuance-là a manqué. Et elle a manqué parce que beaucoup n’ont pas eu le courage de faire face à la vindicte populaire.

Un efficace chantage à la désintégration

Et pendant que cette campagne opérait et désactivait la CEDEAO, Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et finalement Abdourahamane Tchiani surfaient dessus. C’est ainsi qu’ils en sont arrivés à cette décision de claquer la porte de la Cedeao.

La crise préélectorale sénégalaise et son issue consacrant la victoire du camp Sonko y ont aussi contribué. En cela, l’ancien président sénégalais Macky Sall aussi porte une part de responsabilité dans la déchéance de l’organisation que pilote Bola Tinubu après le coup d’État au Niger, en juillet 2023, Macky Sall avait plaidé pour le déploiement de la force en attente de l’organisation ouest-africaine pour la restauration de l’ordre constitutionnel.

Et, depuis, c’est la panique dans le navire de l’organisation sous-régionale. Personne n’ose plus rappeler les principes. Tout est fait pour contenter le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Parce que l’obsession est de garder le bloc régional uni.

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