Le Bénin et le Niger continuent de se mesurer à distance. En effet, la crise entre les deux pays, née du coup d’État militaire perpétré par le général Abdouramane Tchiana a pris une nouvelle dimension.
Aujourd’hui, c’est autour du pétrole nigérien exporté à l’international via le pipeline à partir de la plateforme de Sèmè-Kpodji (Bénin) que se cristallise les tensions.
Ainsi, Patrice Talon et Abdouramane Tiani ne semblent pas prêts, pour le moment, à laisser de côté leur différend pour le bien-être de leurs peuples respectifs et se rendent coup pour coup. Alors que la raison devrait les pousser à prendre le parti de la paix au nom de l’intérêt commun des deux États.
Malheureusement, comme il est de coutume depuis l’indépendance des pays africains, quand deux États sont en conflit, leur désaccord devient un enjeu géostratégique pour les puissances occidentales.
Ce que ne parait pas comprendre le chef de la junte nigérienne. Mais du côté béninois, Patrice Talon l’a publiquement évoqué : lui et son homologue Abdouramane Tiani ne sont pas éternels, leur acte présent comptera pour le futur.
Un futur actuellement mis entre parenthèse. Et pour cause, l’exécutif nigérien ne digère toujours pas la fermeture de la frontière béninoise (décision de la CEDEAO) au début de la crise. Et le Bénin voit d’un mauvais œil la fermeture de la frontière nigérienne malgré la réouverture de celle béninoise.
Cette guéguerre nourrit par un narratif porté sur l’anti-français n’arrange rien entre les deux pays qui ont tout à perdre dans cette histoire.
Si du côté nigérien et béninois, les répercussions de cette crise ne sont pas encore ressenties au sommet de l’État, la population à la base, quant à elle, paie déjà les frais.
Abdouramane Tiani et Patrice Talon ont le devoir, devant l’histoire et au profit de leur peuple respectif, de trouver une solution au différend qui les oppose. Il ne s’agit plus de la France ni de la Russie, encore moins des États-Unis dans cette histoire.
La décision d’une collaboration durable dépend de la décision que les deux hommes prennent : fumer le calumet de la paix ou maintenir l’impasse qui pénalise les opérateurs économiques des deux pays.