Moussa Diallo, enseignant-chercheur en philosophie au centre universitaire de Manga, a été licencié de la fonction publique le 25 avril pour « abandon de poste ». Après avoir échappé à une tentative d’enlèvement à son domicile le 29 janvier 2024, il a dû se mettre en sécurité et est entré dans la clandestinité.
Ce jour-là, des individus s’étaient présentés à son domicile sans mandat afin de l’arrêter, quelques semaines après l’annulation d’un rassemblement pour commémorer le dixième anniversaire de l’insurrection populaire de 2014 qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir.
Pour la Coordination nationale des enseignants-chercheurs et des chercheurs, le licenciement de Moussa Diallo ne se justifie pas. Car il continuait d’assumer ses obligations d’enseignant, et ce même après son enlèvement avorté.
La décision du gouvernement, jeudi dernier, de le licencier des effectifs des fonctionnaires pour « abandon de poste » est incompréhensible pour les camarades de Moussa Diallo : ils disent ne pas la comprendre, après avoir demandé par deux fois, à rencontrer le ministre de l’Enseignement supérieur pour discuter des menaces qui pèsent sur leur collègue, sans succès.
La Coordination des Enseignants chercheurs et des chercheurs exige l’annulation immédiate de son licenciement qu’elle qualifie « d’arbitraire ». Elle souligne qu’elle « se dressera activement aux côtés du peuple pour faire barrage à l’instauration de tout pouvoir despotique » au Burkina Faso.