Ce président africain accuse la France d’avoir commis un « génocide »

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune écarte l’idée d’une visite en France. Il l’a annoncé, samedi 5 octobre, lors d’une interview télévisée, alors que sa visite dans l’Hexagone ne cesse d’être repoussée. Les relations entre les deux pays sont à nouveau très tendues. Le président Tebboune a d’ailleurs accusé la France d’avoir commis un « génocide » lors de la colonisation.

« Je n’irai pas à Canossa », a lancé, samedi soir, le président algérien, une expression qui signifie implorer le pardon. Le président Tebboune a jugé une visite en France humiliante, dans un contexte de relations à nouveau très tendues. « Je n’accepte pas les mensonges sur l’Algérie. Il y a eu génocide », a-t-il martelé lors de son entretien télévisé, accusant une « minorité haineuse » en France de bloquer toute avancée sur le dossier mémoriel.

Le passé colonial algérien – et notamment celui de la guerre d’Algérie – ne cesse de peser sur les relations franco-algériennes, et ce, malgré la mise sur pied, il y a deux ans, d’une commission d’historiens des deux pays pour tenter de clore cette crise diplomatique.

Samedi soir, le président algérien est également revenu sur la question des essais nucléaires français en Algérie dans les années 1960 : « Si vous voulez qu’on soit amis », a-t-il lancé, « venez nettoyer les sites des essais nucléaires. »

Voilà un an et demi que la visite du président algérien en France ne cesse d’être reportée. La dernière était prévue fin septembre, début octobre, mais l’annonce, en juillet 2024, de l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain sur la question du Sahara occidental a contribué à une nouvelle détérioration des relations entre les deux pays.

Cette annonce d’appui a jeté un froid entre Paris et Alger. L’Algérie a d’ailleurs rappelé son ambassadeur en France. De l’avis de plusieurs analystes, s’ajoute la situation politique française, le score de l’extrême droite aux dernières législatives et la composition du nouveau gouvernement.

Dans son entretien à la télévision samedi, le président algérien a évoqué l’accord franco-algérien de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France.

Il y a moins d’un an, l’Assemblée nationale française avait rejeté un texte qui demandait sa dénonciation. Cet accord, selon le président algérien, est « devenu un étendard derrière lequel marche l’armée des extrémistes » de droite en France.

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