En ce qui concerne le conflit entre le Bénin et ses voisins du Niger et du Burkina Faso, l’agence de notation Moody’s, une puissante organisation des États-Unis a mis en garde Patrice Talon contre les retombées économiques que ces tensions pourraient engendrer.
En effet, l’agence de notation a validé la note souveraine du Bénin à BT avec une perspective stable, tout en avertissant sur les risques potentiels de dégradation dans les mois à venir.
Cette décision fait suite à une revue périodique réalisée le 27 août 2024, durant laquelle l’agence a réévalué les notations en prenant en compte les récentes évolutions économiques et politiques, notamment les tensions diplomatiques avec certains pays voisins.
Moody’s souligne que le Bénin bénéficie d’une stabilité macroéconomique, renforcée par son appartenance à l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (Uemoa) et par un plan de développement ambitieux, le Programme d’Actions du Gouvernement (Pag), qui a stimulé la croissance économique ces dernières années.
Le rapport prévoit que le Pib réel continuera de croître entre 6% et 7% au cours des cinq prochaines années, grâce aux investissements stratégiques dans les infrastructures et aux réformes soutenues par le Fonds monétaire international (Fmi).
Malgré cette croissance résiliente, Moody’s alerte sur la petite taille et le manque de diversification de l’économie béninoise, rendant le pays vulnérable aux chocs externes, notamment en provenance du Nigéria et des régions instables du Sahel (Burkina Faso et Niger). Tous ces pays limitrophes, sauf le Togo, ont des notes de crédit allant de Caal à Caa3, indiquant des risques accrus d’instabilité qui pourraient affecter l’économie béninoise.
L’agence de notation met également en avant la faiblesse de la gouvernance et des institutions, considérée comme un obstacle majeur au développement du Bénin. Moody’s avertit qu’une détérioration des indicateurs fiscaux ou un échec visant à élargir la base fiscale pourrait entraîner une dégradation inévitable de la note souveraine.
« Nous envisageons une dégradation de la notation du Bénin si les indicateurs fiscaux se détérioraient nettement par rapport à nos attentes actuelles », déclare l’agence.
Les défis externes, tels que la fermeture des frontières avec le Niger et les menaces terroristes, ainsi que la volatilité de la devise nigériane, compliquent également la situation.
Il ne reste plus qu’à souhaiter que cette mise en garde des États-Unis à Patrice Talon au sujet des tensions entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger ne soir pas tombée dans des oreilles de sourd.