Depuis plusieurs années, le Nigéria comme de nombreux pays est secoué par des attaques terroristes.Mais le président Bola Tinubu est décidé à combattre ce phénomène.
Lors d’une réunion sur ce fléau à Abuja ce lundi 22 avril, Bola Tinubu a appelé à combattre l’exploitation minière illégale, une des principales sources de financement des groupes armés en Afrique.
« Ceux qui pensent que l’exploitation minière illégale n’a aucun lien avec le financement du terrorisme se trompent lourdement », a martelé le chef de l’État, appelant la communauté internationale à s’impliquer sur ce dossier.
Une prise de position forte qui résonne particulièrement pour le géant d’Afrique de l’Ouest, en proie à une insécurité grandissante malgré les offensives militaires menées par les forces locales et étrangères.
Tarir les ressources des mouvements djihadistes devient un impératif aussi crucial que la lutte armée.
Au Sahel voisin, les principales organisations terroristes tirent en effet une partie substantielle de leurs revenus du racket et du contrôle des mines d’or artisanales échappant au giron de l’État. Une situation que la CEDEAO a dénoncée dans un rapport début 2024.
Face à cette menace de financement illégal qui accroît les moyens des groupes radicaux, Abuja prône la création de zones d’exploitation minière officielles.
Une façon de canaliser l’orpaillage artisanal tout en coupant les circuits de taxation sauvage opérés par les djihadistes.
Reste à transformer l’essai sur le terrain sécuritaire et juridique, tant le secteur minier informel prospère depuis des décennies au Nigeria comme au Sahel.
Un défi supplémentaire pour des États déjà en lutte contre la mainmise rebelle sur des pans entiers de territoire.
Pour Bola Tinubu néanmoins, cette bataille administrative et minière est indissociable du combat armé pour éradiquer la menace terroriste.
« Ce n’est pas l’argent africain qui alimente ces opérations illégales, mais bien des financements extérieurs », soutient le dirigeant, appelant à couper ces viviers de ressources aussi bien que les filières internationales d’approvisionnement.
Une « guerre sur tous les fronts » que le président nigérian s’apprête à mener sans relâche, campant sur sa détermination à briser la spirale jihadiste qui déstabilise une région déjà meurtrie par l’insécurité.
