De nombreux observateurs politiques disent que c’est une mauvaise nouvelle pour la France avec cette décision prise par Abdourahamane Tiani au Niger.
Sous la houlette du chef de la junte nigérienne, Niamey a mis sur pied un comité pour écrire l’histoire générale du pays.
Ce comité créé en début de mois de novembre par le président du CNSP est composé de plusieurs universitaires nigériens qui veulent mettre à contribution les historiens du pays pour proposer une histoire du Niger dans sa globalité.
« Le Togo a écrit son histoire générale, le Burkina Faso et le Sénégal aussi… alors pourquoi pas nous ? », interroge le professeur Mamoudou Djibo, enseignant chercheur au département d’histoire de l’université Abdou Moumouni de Niamey, et rapporteur général du comité nouvellement créé.
Écrire l’histoire générale du Niger, de la préhistoire à nos jours. Ce projet date de plusieurs années, explique l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur de Mohamed Bazoum.
Il existe déjà au Niger des textes de référence, écrits par de grands historiens nigériens, comme André Salifou ou Djibo Hamani.
Mais « aucun n’a embrassé l’histoire dans sa globalité », tempère Mamoudou Djibo et il n’existe pas d’ouvrage sur l’histoire du Niger dans les écoles, ajoute-t-il.
Historiens et archéologues ont donc été conviés à une première réunion samedi 23 novembre 2024. Un comité doit faire l’inventaire de tout ce qui existe. Les spécialistes seront appelés à participer pour compléter et explorer des thématiques comme l’histoire des mouvements sociaux.
Des inquiétudes s’expriment toutefois, notamment concernant la période coloniale.
En effet, des observateurs ont laissé entendre qu’avec ce groupe de travail mis en place par Tiani, le rôle de la France dans l’histoire coloniale du Niger soit effacé.
Mamoudou Djibo s’en défend : « Nous ne voulons rien effacer. Il ne s’agit pas de réviser l’histoire, mais de faire un travail scientifique pour que les Nigériens s’approprient leur passé ».