Le gouvernement chinois a récemment approuvé un ambitieux projet d’expansion de son parc nucléaire. Cette décision, annoncée le 19 août, prévoit la construction de 11 nouveaux réacteurs répartis sur cinq sites, pour un investissement total de 220 milliards de yuans, soit environ 27,8 milliards d’euros.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie à long terme de la Chine visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Le Conseil d’État, présidé par le Premier ministre Li Qiang, a donné son feu vert à ce projet d’envergure qui renforce la position du pays en tant qu’acteur majeur de l’énergie nucléaire.
Plusieurs entreprises d’État sont impliquées dans ce développement. China National Nuclear Power se voit confier la réalisation de trois réacteurs, tandis que State Power Investment Corp en construira deux. CGN Power Co, filiale cotée de China General Nuclear Power Corp, a obtenu l’autorisation pour six réacteurs répartis sur trois sites.
Les nouveaux réacteurs seront implantés dans diverses régions du pays, notamment dans les provinces côtières du Jiangsu, du Shandong et du Zhejiang à l’est, ainsi que dans la province manufacturière du Guangdong au sud et au Guangxi voisin. Cette répartition géographique témoigne de la volonté de la Chine de diversifier ses sources d’énergie à travers le territoire.
Avec 56 réacteurs actuellement en service, la Chine égale la France en termes de nombre d’installations nucléaires opérationnelles. Cependant, elle reste derrière les États-Unis, qui dominent le secteur avec 94 réacteurs. Le projet en cours permettra à la Chine de consolider sa position de leader mondial en termes de réacteurs en construction.
La durée estimée pour la réalisation de ces nouvelles installations est d’environ cinq ans. Ce délai relativement court souligne l’urgence perçue par les autorités chinoises de développer des sources d’énergie alternatives pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles.
Malgré cet engagement envers l’énergie nucléaire, la Chine fait face à des défis considérables dans sa transition énergétique. En tant que premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, le pays doit concilier ses objectifs environnementaux avec ses besoins énergétiques croissants. L’approbation récente de nouvelles centrales à charbon soulève des questions quant à la capacité du pays à respecter ses engagements en matière de réduction des émissions de CO2.