Un scientifique russe spécialiste de l’aérodynamisme, Alexandre Chipliouk, a été condamné mardi en Russie à 15 ans de prison pour « haute trahison », ont rapporté les agences russes, une condamnation qui s’ajoute à celle d’un collègue en mai.
« Le tribunal de Moscou a reconnu M. Chipliouk coupable sur la base de l’article 275 du code pénal (haute trahison) et a prononcé une peine de 15 ans de privation de liberté », a annoncé le juge, selon l’agence d’État Tass.
Le dossier étant classé secret, aucune information n’a été donnée quant aux faits qui lui sont reprochés.
Chipliouk dirigeait l’Institut de mécanique théorique et appliquée dans la cité sibérienne de Novossibirsk.
Il avait été arrêté durant l’été 2022, tout comme son collègue, Anatoli Maslov, qui a été condamné, lui, pour trahison à 14 ans de prison en mai.
Un autre scientifique, de l’Institut de physique des lasers Dmitri Kokler, avait été arrêté en même temps et est mort en prison depuis.
Enfin, un autre expert de l’Institut de mécanique théorique, Valeri Zveguintsev, a été arrêté au printemps 2023.
Des médias russes avaient indiqué à l’époque qu’ils étaient accusés d’avoir transmis des informations sur le programme d’armement hypersonique de la Russie, ces armes prétendument « invincibles » que vante le président Vladimir Poutine.
La Russie, en particulier depuis qu’elle a lancé son assaut contre l’Ukraine, mène une campagne de répression qui a vu nombre d’opposants, de critiques du Kremlin mais aussi des scientifiques condamnés pour « trahison », des dossiers souvent classés secrets.
Mais avant même le début de cette campagne militaire, les pressions s’étaient multipliées pour les scientifiques en Russie, les services de renseignement considérant comme suspects les projets de coopération internationale.