Après la venue au pouvoir d’Abdourahamane Tiani, la France et les États-Unis ont été chassés du Niger et du coup ont perdu le monopole de l’exploitation des gisements d’uranium decouverts dans le pays.
Les nouveaux hommes de Niamey sont décidés à collaborer désormais avec à la Russie et à tourner dos à leurs différents partenaires historiques.
Le Niger suscite des convoitises à cause de ses ressources naturelles, notamment les immenses gisements d’uranium. Historiquement, la France et les États-Unis ont été des investisseurs clés dans l’industrie de l’uranium du Niger.
Cependant, les relations entre Paris et Niamey se sont détériorées sous les nouvelles autorités du CNSP, ouvrant la porte à d’autres superpuissances qui cherchent à se positionner sur ce filon stratégique.
La France, ancien colonisateur et partenaire de longue date, n’est plus en odeur de sainteté avec les autorités actuelles du Niger.
Cette rupture s’inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques et économiques. Le pouvoir du général Tchiani a rompu les liens avec la France pour se tourner vers d’autres partenaires internationaux.
Parmi ces nouveaux partenaires, la Russie essaie de se positionner dans le secteur de l’uranium nigérien.
Moscou a renforcé ses liens avec Niamey et pourrait profiter de l’exclusion progressive de la France pour consolider sa présence en Afrique de l’Ouest.
L’entreprise russe ROSATOM est pressentie pour bénéficier de cette nouvelle dynamique, renforçant ainsi la compétition internationale pour l’accès aux ressources naturelles du Niger.
Dans cette course à l’uranium, les États-Unis n’ont pas été en reste. Actuellement, les USA actionnent divers leviers pour investir dans la mine d’uranium de Dasa, pilotée par l’entreprise canadienne Global Atomic.
Malgré les tensions diplomatiques entre Washington et Niamey, le développement de la mine de Dasa bénéficie toujours du soutien américain.
Global Atomic a annoncé, dans un communiqué publié le 17 juin, qu’elle s’attend à obtenir d’ici juillet prochain l’approbation du comité de crédit d’une banque de développement américaine pour une facilité de financement de 295 millions de dollars en faveur du projet Dasa.
Comme le rappellent nos confrères de l’Agence Ecofin, l’examen final par le Conseil d’administration de la banque est prévu pour septembre. Une fois obtenue, cette facilité fournira 60 % du financement nécessaire pour le projet et couvrira 50 % des dépassements de coûts.
« Nous sommes enthousiasmés par la perspective d’un partenariat avec la banque de développement américaine. Nous pensons que le gouvernement américain reconnaît l’importance du projet Dasa et sa contribution significative à la diversification de l’approvisionnement mondial en uranium », a laissé entendre le PDG de Global Atomic
Le gisement d’uranium de Dasa représente un investissement stratégique non seulement pour Global Atomic mais aussi pour les États-Unis, qui cherchent à sécuriser des sources d’énergie et à renforcer leur influence en Afrique de l’Ouest.
Ce projet pourrait jouer un rôle crucial dans la diversification des approvisionnements en uranium, particulièrement dans un contexte mondial de transition énergétique et de recherche de sources d’énergie plus propres. La mine de Dasa est capable de livrer 68,1 millions de livres d’uranium sur 23 ans.