Aucune compromission ne sera de trop de la part de Patrice Talon et de Tiani pour un dégel de la crise entre le Bénin et le Niger depuis le coup d’État militaire qui a renversé Mohamed Bazoum.
Les deux dirigeants l’ont compris et travaillent à la décrispation du conflit qui oppose les deux pays.
La médiation entamée par les anciens présidents béninois, Boni Yayi et Nicéphore Soglo pourrait bien porter ses fruits. Le dégel, et peut-être le réchauffement diplomatique, est en vue. Niamey a officiellement reconnu ce mardi l’ambassadeur du Bénin au Niger.
Le diplomate béninois a présenté aux autorités du CSP, la copie de ses lettres de créances. Un acte qui intervient, une dizaine de jours après le séjour à Cotonou d’une délégation de haut niveau dépêchée par le chef de la junte nigérienne, le général Tiani.
C’est une reconnaissance du diplomate béninois par la junte qui accepte ainsi le choix de Patrice Talon. Gildas Agonkan a présenté les copies figurées de ses lettres de créances au ministre nigérien des Affaires étrangères ce mardi en fin de matinée.
Il lui reste une dernière formalité pour exercer pleinement ses fonctions d’ambassadeur, la présentation des lettres de créances au général Tiani.
Le diplomate béninois a fait les frais de la dégradation des relations entre les deux pays, il attendait depuis juin 2023, date de sa nomination, quelques semaines avant le coup d’État.
Les échanges entamés le mois dernier pour normaliser les relations ont favorisé cette présentation de copies des lettres de créances. L’ambassadeur Agonkan avait participé au dîner offert aux émissaires nigériens. Il n’y a pas eu d’accord signé publiquement après leur passage, on ignore donc la suite de l’agenda et des actions.
Certaines sources évoquent la prise d’une série de mesures symboliques de la part de Patrice Talon du Bénin et d’Abdourahamane Tiani du Niger avant la normalisation totale. C’est peut-être le premier acte symbolique. À ce jour, la frontière entre les deux pays reste toujours fermée côté nigérien.