Le classement des plus fortes croissances économiques en Afrique Subsaharienne en 2024 et 2025 est connu avec une présence remarquable du Burkina Faso, du Bénin et de la Côte d’Ivoire.
Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne, le Fonds monétaire International a abaissé ses projections de croissance pour la région à 3,6 % contre une première estimation de 3,8 % en avril 2024.
Ce taux reste au-dessus de la performance enregistrée en 2023 (3,4 %) et devrait connaître un léger rebond pour atteindre 4,2% l’année prochaine. L’inflation devrait rester élevée à 18,1 % avant de ralentir en 2025 pour s’établir à 12,3 %.
Dans son rapport, le FMI explique que ces projections traduisent la vulnérabilité du paysage économique subsaharien traversé par de nombreuses contraintes. L’institution évoque, entre autres, les tensions sécuritaires (en particulier dans le Sahel), la sécheresse grandissante qui impacte la production agricole et énergétique, les faiblesses structurelles de l’environnement des affaires et le resserrement macroéconomique à l’échelle mondiale.
Sur les 45 pays d’Afrique situés au Sud du Sahara, le Niger devrait enregistrer la croissance la plus élevée en 2024, soit 9,9 %.
La première place occupée par le Niger qui a devancé le Burkina Faso, le Bénin et la Côte d’Ivoire dans ce classement des plus fortes croissances économiques en Afrique Subsaharienne en 2024 et 2025 est due à plusieurs facteurs.
Le Fonds attribue cette accélération économique à plusieurs facteurs notamment le début des exportations de pétrole, la levée des sanctions imposées après la prise du pouvoir par les militaires et une augmentation significative de la production agricole.
L’activité économique devrait, cependant, être moins dynamique en 2025, ralentissant à 7,3 %. Avec 6,5 % de croissance, la Côte d’Ivoire devrait être la 3e économie subsaharienne la plus performante en 2024, derrière le Rwanda (7 %) et au même niveau que le Bénin.
Le Sénégal pointe à la 7e position (6 %) mais devrait monter à la première place en 2025 avec un taux projeté de 9,3%. Une estimation qui est corrélée au lancement de l’exploitation du champ pétrolier de Sangomar doté d’une capacité de production de 100 000 barils par jour.
4 pays de l’UEMOA figurent ainsi dans le Top 10 des pays à forte croissance de la région, portant les prévisions pour l’ensemble de cette union économique à 6,2% et 6,6% en 2024 et 2025 contre 5,3% en 2023.
Situation moins reluisante chez le voisin de la zone Franc, la CEMAC. Selon le FMI, le PIB des 6 pays d’Afrique centrale devrait progresser de 3,7% en 2024 avant de ralentir à 3% en 2025. Ceci est dû principalement à la récession anticipée en Guinée Équatoriale (-4,8% en 2025). Leader économique de la région, le Cameroun n’enregistrera qu’une croissance modeste, soit 3,9% et 4,2% sur les deux années.
Endettement
Sur ce dernier point, le FMI estime que l’accès aux financements reste contraignant pour plusieurs pays de la région. Les rendements des émissions d’euro-obligations sont toujours supérieurs aux niveaux observés avant la pandémie, allant de 7,6 à 10,7% pour les instruments émis cette année, contre une moyenne de 6,75 % au cours de la période 2015-2019. Par conséquent, même si le taux d’endettement recule légèrement à 59,7 % pour 2024 et à 59,3 % pour 2025, le service de la dette continuera d’être élevé, et les frais d’intérêt pour environ un quart des pays excéderont 20 % de leurs revenus intérieurs pendant cette période. « Le fardeau croissant du service de la dette érode les ressources disponibles pour les dépenses de développement ».